La LCF célèbre la diversité
La LCF dédie les semaines 10 et 11 de son calendrier à sa campagne « Diversité est synonyme de force », une façon de célébrer la diversité au sein de la ligue et du pays ; L’histoire unique de 12 pionniers la LCF sera mise en valeur.
TORONTO – La Ligue canadienne de football (LCF) dédiera les semaines 10 et 11 de son calendrier régulier au thème de la diversité avec le retour de sa campagne « Diversité est synonyme de force ». Pour l’occasion, des hommages seront rendus à une douzaine de pionniers de la LCF, et des activités spéciales organisées par les équipes auront lieu lors de ces parties.
Ainsi, les matchs visés par ce programme auront lieu entre le 17 et le 25 août et souligneront l’important rôle de la diversité et de l’inclusion au sein de la ligue et du pays.
« Ce projet a été bâti sur la solide campagne qui a été lancée l’an dernier, lorsque des entraîneurs, des joueurs et des partisans se sont ralliés au message positif lancé par nos t-shirts ‘’Diversité est synonyme de force’’ », a déclaré le commissaire de la LCF, Randy Ambrosie.
« Le football est le sport d’équipe par excellence, parce qu’il accepte des participants aux origines et aux tailles diverses. C’est dans cet esprit que nous invitons et accueillons toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, de naissance ou d’adoption, dans nos stades. »
Les équipes de la LCF incorporeront à leur programmation régulière différentes composantes pour refléter la thématique. Certains clubs accueilleront des visiteurs et des partisans qui n’ont pas la chance d’assister à un match en raison de leur éloignement géographique, d’autres contribueront à la tenue d’une cérémonie de citoyenneté dans un environnement unique. Des cérémonies d’avant-match et des animations à la mi-temps sont également au menu, alors que les équipes souligneront des particularités de leur histoire et de leur communauté.
Cette année, les équipes participantes porteront des t-shirts en éditions spéciales, aux couleurs de leur formation, lors de l’échauffement avant leur partie afin d’honorer certains pionniers comme l’ancien des Tiger-Cats Bernie Custis (le premier quart noir du football professionnel) ou Jo-Anne Polak d’Ottawa (la première directrice générale de la LCF et de tout le sport professionnel nord-américain).
Un chandail national, qui présente la mission du programme de la LCF, sera en vente sur CFLShop.ca. Une portion du produit des ventes de ces chandails sera remise aux activités caritatives des équipes qui desservent des communautés diverses partout au pays.
Une nouvelle section du LCF.ca – LCF.ca/diversite – présentera des profils de 12 pionniers de la LCF qui ont brisé des barrières, qui ont changé notre ligue et qui ont contribué à changer la société.
Voici la liste de ces pionniers pour la saison 2018 :
Wally Buono | Lions de la Colombie-Britannique
L’histoire de Wally Buono en est une d’immigration réussie. Deux ans après avoir quitté l’Italie pour le Canada, le père de Buono a accueilli Wally, son frère et leur mère au Quai 21 du port d’Halifax. La famille a déménagé à Montréal pour refaire leur vie, et ce ne fut pas facile. Wally avait neuf ans lorsque son père est décédé. Les deux frères ont vécu dans un foyer pour garçons pendant trois ans avant que leur mère soit en mesure de s’occuper d’eux. Le sport aura permis à Wally d’éviter les problèmes et le football, en particulier, lui a permis d’obtenir une bourse d’études. Des décennies plus tard, l’homme a connu une superbe carrière de joueur, d’entraîneur et de haut dirigeant qui lui a ouvert les portes du Temple de la renommée du football canadien. Actuellement entraîneur-chef des Lions de la Colombie-Britannique, il détient le record pour le plus grand nombre de victoires dans la LCF.
Johnny Bright et Joey Moss | Eskimos d’Edmonton
Johnny Bright était un jeune Afro-Américain qui tentait de jouer au poste de quart dans les rangs universitaires américains. Il s’est fracturé la mâchoire pendant un match. Repêché par la NFL, il a plutôt choisi de jouer au Canada et d’y rester. Son pays d’adoption lui offrait plus d’occasions de s’épanouir sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. Après une carrière bien remplie qui lui a permis d’entrer au Temple de la renommée du football canadien, il est devenu enseignant et directeur d’école. Une école d’Edmonton porte maintenant son nom depuis 2010.
Joey Moss, aujourd’hui âgé de 54 ans, est atteint du syndrome de Down et est devenu, au fil du temps, une figure sportive légendaire à Edmonton. Après s’être joint aux Oilers d’Edmonton comme préposé au vestiaire en 1985, il a commencé son association avec les Eskimos en 1986. Bien connu des athlètes qui ont passé par Edmonton au cours des dernières décennies, il est lui-même devenu une personnalité locale. Membre du Panthéon des sports de l’Alberta, il a reçu de nombreux honneurs, dont une murale que l’on peut voir sur la 99e rue à Edmonton.
Herm Harrison et John Helton | Stampeders de Calgary
Les deux hommes ont remporté la Coupe Grey de 1971, et les parcours d’Harrison et Helton pour atteindre la LCF sont étrangement similaires. Harrison était un vétéran au sein de cette équipe. Enfant d’un couple formé de parents aux origines différentes, l’ailier rapproché de l’Université Arizona State a joué au sein d’un programme pionnier qui a vu, pour la première fois, un quart blanc être le cochambreur d’un coéquipier noir.
Une fois établi à Calgary, Harrison est rapidement devenu le joueur qui accueillait les Américains qui se joignaient au club et qui les aidaient à s’établir dans leur nouvelle ville. Il l’a fait pour Helton, lui aussi un ancien d’Arizona State, qui a quitté le climat racial tendu aux États-Unis à la fin des années 1960. Malgré l’intérêt de la NFL, Helton a choisi le Canada pour jouer au football et y faire sa vie.
Les deux hommes sont demeurés au pays après leur carrière sur le terrain avec les Stampeders. Harrison est demeuré à Calgary jusqu’à son décès en 2014. Aujourd’hui, Helton partage son temps entre Kelowna et Calgary.
Neal Hughes | Roughriders de la Saskatchewan
Hughes, qui a grandi à Regina, a été victime d’intimidation en raison de son origine Métis. Cela ne l’a pas empêché de décrocher un diplôme en éducation de l’Université de Regina dans le cadre du programme SUNTEP qui vise à assurer une représentation adéquate des Métis au sein du corps enseignant de la province et qui démontre une sensibilité accrue aux besoins des étudiants de ces communautés. Tout en réalisant son rêve de jouer pour les Roughriders de la Saskatchewan, Hughes a fait la tournée des écoles de la province pour parler de ses racines et de l’intimidation qu’il a vécue. Il poursuit cette mission comme père, alors qu’il porte toujours ce message de diversité, d’inclusion et de compréhension mutuelle.
Obby Khan | Blue Bombers de Winnipeg
Musulman aux racines pakistanaises, Obby Khan a connu une bonne carrière sur le terrain et dans le monde des affaires. Ce dernier croit fermement que l’attitude inclusive de ses coéquipiers est à la source de ses succès. Né a Ottawa, il a évolué avec l’Université Simon Fraser avant de passer six saisons avec les Blue Bombers de Winnipeg. Le joueur de ligne offensive s’y est établi après sa carrière et a lancé une chaîne de restaurants maintenant bien connue, Shawarma Khan.
Bernie Custis | Tiger-Cats de Hamilton
Premier quart-arrière noir du football professionnel, Custis a été obligé de traverser la frontière pour avoir la possibilité de jouer à sa position préférée, ce que la NFL lui refusait à cette époque. Il est tombé amoureux du Canada et est resté au pays jusqu’à sa mort en 2017. Après une carrière couronnée de succès, il s’est dirigé vers l’enseignement et le coaching, et il a agi comme bâtisseur au sein de sa communauté dans le sud de l’Ontario. Des centaines de jeunes joueurs ont profité de ses conseils, et son parcours en aura influencé des milliers d’autres.
Orlando Bowen | Argonauts de Toronto
L’ancien secondeur des Argonauts de Toronto Orlando Bowen est passionné par les jeunes et les façons de leur venir en aide pour surmonter leurs défis, trouver leur voie et utiliser leurs talents pour venir en aide aux autres. Il a fondé « One Voice, One Team », une organisation qui vient en aide aux jeunes pour les inspirer et les outiller. Orlando est un conférencier populaire à travers les Amériques avec un message simple : quitter les lignes de côté et faites une différence positive dans la vie des gens qui vous entourent.
Moton Hopkins et Jo-Anne Polak | ROUGE et NOIR d’Ottawa
Membre d’une famille de militaires, Moton Hopkins a souvent déménagé lorsqu’il était jeune. Son frère Matthew, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme et qui ne parle pas, est devenu une source d’inspiration pour lui. Il a été victime d’intimidation en raison de son gabarit – il pesait déjà 250 livres au secondaire – jusqu’à ce qu’il rejoigne l’équipe de football de son école. Une bourse d’études à l’Université Tulsa et une carrière de sept saisons dans la LCF lui auront donné la plateforme qu’il cherchait pour contribuer à la lutte contre l’intimidation, travailler avec des groupes qui viennent en aide et qui défendent les personnes atteintes de diverses maladies et raconter son histoire afin d’influencer les autres positivement.
Jo-Anne Polak a marqué l’histoire en 1989 en devenant la première directrice générale d’une équipe de sport professionnel en Amérique du Nord. À la tête des Rough Riders d’Ottawa pendant deux ans, elle a joué un rôle crucial dans le maintien des opérations de la franchise alors qu’elle traversait des eaux tumultueuses. Souvent la seule femme au sein des rencontres de la LCF, elle a pavé le chemin pour les nombreuses femmes qui, aujourd’hui, travaillent aux quatre coins de la LCF dans des rôles administratifs ou opérationnels.
Herb Trawick | Alouettes de Montréal
Trawick a marqué l’histoire en 1946 en devenant le premier joueur noir à jouer dans la LCF. Le parcours n’a pas été facile : deux équipes ont menacé de ne pas disputer leur match s’il était en uniforme. L’entraîneur-chef et directeur général Lew Hayman n’a jamais eu peur d’appuyer son joueur, et Trawick a connu une carrière de 12 saisons dans la LCF qui lui a valu une entrée au Temple de la renommée du football canadien. Portier et lutteur professionnel pendant la saison morte au début de sa carrière, Trawick détiendra éventuellement sa propre entreprise et demeurera une figure connue de sa communauté après ses jours sur le terrain. Il a passé le reste de sa vie à Montréal. Décédé en 1985, un parc porte maintenant son nom.